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Niger : Libération des terroristes de Boko Haram

Dimanche 27 Février 2022

Mohamed Bazoum ne ménage pas ses efforts pour ramener la paix au Niger, alors que plusieurs groupes terroristes opèrent dans la région


Le président nigérien s'intéresse particulièrement au sort des jeunes de son pays

Le président nigérien Mohamed Bazoum a annoncé vendredi soir lors d’une réunion sur la situation sécuritaire du pays la libération de plusieurs « terroristes » détenus au Niger, dont pour la première fois dans ce pays des membres de Boko Haram, dans le cadre « de la recherche de la paix », a rapporté ce samedi la télévision nationale. « Ces libérations sont les premières du genre publiquement divulguées dans le cadre de la recherche et la restauration de la paix au Niger depuis le début des attaques terroristes en 1995 », affirme une source à la présidence. « J’ai identifié neuf chefs terroristes. On m’a conseillé de libérer des prisonniers que j’ai directement reçus (après leur libération) au palais de la présidence parce que je cherche la paix », a déclaré le président nigérien. « Je ne ménage aucun moyen. J’ai libéré sept à huit personnes détenues dans les prisons de Kollo (Sud), de Koutoukalé (prison de haute sécurité) et j’ai plein d’émissaires dans toutes les zones (…) j’ai essayé des réconciliations dans les villages, je me débrouille comme je peux », a ajouté le président Bazoum. A l’écoute des jeunes enrôlés par les terroristes Ces libérations sont intervenues au cours des « trois derniers mois » et concernent « des membres de mouvements dont Boko Haram » dans une démarche « de la recherche de la paix », a confié un proche du président. Le Niger fait face à deux fronts djihadistes : dans le Sud-Est proche du Nigeria, où agissent le groupe nigérian Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), sa branche dissidente et dans sa partie ouest, proche du Mali, cible de groupes affiliés à l’Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda. Ces mouvements djihadistes ont recruté « beaucoup de jeunes nigériens », selon des sources sécuritaires. « Depuis que je suis venu à la tête de l’Etat (en avril 2021), je me suis dit : "ces jeunes gens-là qui sont dans le terrorisme ? qu’est-ce qu’ils veulent ?". J’ai décidé de les aborder, j’ai cherché le parent biologique de chacun d’entre eux (…) je leur ai envoyé des émissaires », a indiqué le président Bazoum. Il a indiqué avoir « parlé avec certains » et en a « reçu d’autres » et avoir relevé « une légère accalmie » dans les attaques djihadistes particulièrement dans le Sud-Est. Parallèlement, Mohamed Bazoum assure que quelque 12.000 soldats nigériens combattent « en permanence » dans une dizaine d’opérations antidjihadistes dont la dernière « Niya » (volonté en langue locale) de 2.160 hommes a été « montée » en février dans le Sud-Ouest, proche du Burkina Faso. En outre, le président nigérien a insisté sur le « nécessaire » appui de leurs alliés européens et américains contre les djihadistes. « Nous n’avons pas les moyens de garder tous nos villages. Mes militaires sont 12.000 dans des opérations, ils font quatre mois (sur le terrain) si à côté d’eux, je peux placer 600, 700 Européens qui ont des hélicoptères qui vont travailler avec eux (…), c’est ça l’esprit de Takuba », la force européenne qui pourrait être redéployée dans la zone nigérienne de Tillabéri (Ouest) après son retrait du Mali Sunday Alamba/AP/SIPA/20 minutes